Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 09:03

Moineau-domestique-13.jpgUN OISEAU DANS MA CHAMBRE

 

J’ouvre un œil… quelle heure peut-il être ?

J’ouvre l’autre œil, il fait grand jour malgré l’heure matinale. Il est 6 heures….

Cui…Cui…Cui…. Je tends l’oreille, étonnée par ce que j’entends ! Je rêve encore, sûrement !

Cui… Cui… Cui… mais non ! On dirait bien qu’un oiseau m’a tenu compagnie cette nuit  !

Je n’en crois pas mes oreilles ! Bien réveillée maintenant, toute émue et toute excitée, j’ouvre mes persiennes, saluée par un concert de piafs rassemblés devant moi. Qui est le plus surpris ?

Je ne sais… mais les oiseaux effrayés par mon arrivée intempestive s’enfuient à tire d’ailes pour revenir quelque secondes plus tard en réponse à l’appel de leur copain, mon squatter à plumes.

Cui… Cui…Cui… encore ce petit chant près de moi, ce chant presque plaintif. Où est-il cet oiseau ?

Je cherche, avec une grande prudence : j’ai tellement peur de le blesser par inadvertance… Où a-t-il bien pu se cacher ?

Cui… Cui…L’oiseau est là, tremblant de peur, tapi derrière un coussin, dans l’angle de la pièce, à côté de  la fenêtre.

Au dehors, le concert de trilles a repris de plus belle : un beau charivari vraiment !! C’est magnifique et touchant.

« On va te sortir de là !

­Nous sommes avec toi moineau_19.jpg

­ Calme-toi, respire »

Voilà ce que dit le « peuploiseau » dans sa danse rock’nroll devant mes yeux embués de larmes. Je fonds de tendresse pour ces petits êtres.

Je souris…

Je m’accroupis devant mon visiteur et tends ma main ouverte devant lui. Je reste ainsi, un long moment, immobile. Je parle tout doucement, comme à un bébé effrayé, ce qu’il est de toute évidence : un bébé oiseau. Je lui demande de me faire ce cadeau : se poser au creux de ma main.

Dehors, les oiseaux chantent et s’agitent. Je ressens leur inquiétude, leur chant m’est destiné cette fois et me met en garde : « Touche pas à mon pote ! »

Oseraient-ils m’attaquer pour défendre leur ami, leur enfant ? A cet instant, j’en suis persuadée…

Au bout d’un moment - une éternité me semble-t-il - rassuré, peut-être, par ma voix paisible, encouragé, certainement, par le soutien sans faille undefinedde sa tribu, mon petit visiteur ose venir se nicher dans ma main. Il tremble de tout son corps et tient ses yeux fermés. Je continue à lui dire de douces paroles, toujours immobile.

Mon cœur bat la chamade, le sien aussi. Je suis bouleversée par tant d’abandon, tant de courage ! Par la fragilité de ce petit corps aussi…

Lui comme moi vivons un moment exceptionnel… Le temps est suspendu… Le concert à l’extérieur l’est aussi.

Le silence…

 Les oiseaux se contentent de passer et repasser devant ma fenêtre en observant ce qui se passe… Ffff fffffff… Fffffff ... Ffffffff…, disent leurs ailes…

Petit oiseau ouvre enfin les yeux ; nous nous regardons avec étonnement et tendresse. Je lui souris et il me répond par un Cui…Cui… timide mais confiant.

Je suis aux anges ! Dans un état de grâce… c’est un moment parfait !

D’un doigt délicat je le caresse après lui en avoir demandé la permission. Je lui murmure des mots doux. Il se laisse faire ; je sens bien cependant qu’il serait inconvenant de faire durer plus longtemps cet échange.

Alors, à regret, je me relève, m’approche de la fenêtre, tends la main vers l’extérieur tandis que le peuploiseau a repris sa danse et son chant choral.

Mon nouvel ami me regarde, sa petite tête de côté, Cui…Cui… et rejoint les siens dans un envol gracieux… laissant dans ma main une petite plume en souvenir ; c’est la preuve que je n’ai pas rêvé !!

Mon Dieu ! Quelle fête ! Je n’oublierai jamais la joie de leurs retrouvailles ! ! Tous les oiseaux ont entouré mon petit visiteur en piaillant à qui mieux mieux !

 

- « Ça va ?

­- Mais, qu’est ce qui s’est passé ?

- ­Que faisais-tu dans ce nid humain ?

- ­Comment as-tu atterri là ?

­- On s’inquiétait pour toi !

- ­Je vais tout vous raconter !moineau_21.jpg

­- Oui ! Tout va bien !

­-  Merci pour votre aide»

­- Dieu ! Que j’ai eu peur !

- ­La dame est charmante

­- J’ai vécu une expérience extraordinaire

­- On rentre à la maison ? »

 

Alors, après avoir dessiné de belles arabesques dans le ciel bleu de ce matin de juillet, comme pour me saluer, le peuple oiseau s’en va, m’offrant un dernier chant, un chant d’exultation !

Je les salue de la main et leur souhaite bon vent…

Je me retrouve toute seule, avec le souvenir, au creux de ma main de la douce chaleur de mon ami l’oiseau, mon ami à plumes.

J’essuie quelques larmes… Je souris au soleil et remercie.

Fin - Chantal 20/07/2004

oiseau--notedemusik.gif

Partager cet article
Repost0

commentaires

W
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> C'est très jolie, je voulais partager avec vous mon espace où j'enregistre les chants de mes oiseaux vous allez l'aimer :)  <br /> <br /> <br /> http://www.chant-oiseaux.fr/<br />
Répondre
D
C'est très beau et super attendrissant dis moi j'aurais bien voulu être a la place de l'oiseau...plein de bisousDidier
Répondre
G
une histoire ,une joli rencontrej'aime bien ton textea bientot paprika
Répondre

Présentation

  • : Le blog de Paprika
  • : Une ballade tout en douceur au gré des images, des mots.... au vent du cœur .... ce qui n'exclue pas des cris d'indignation.... Rêvons ensemble voulez-vous ? :o)
  • Contact

Profil

  • Paprika
  • Je me suis mise à l'écriture il y a une quinzaine d'années comme poussée par une nécessité intérieure ... 
 Des poèmes - en prose pour la plupart - me venaient comme par &quot;magie&quot; 
 J'en ai mis quelques uns en images sur des videos ...
  • Je me suis mise à l'écriture il y a une quinzaine d'années comme poussée par une nécessité intérieure ... Des poèmes - en prose pour la plupart - me venaient comme par &quot;magie&quot; J'en ai mis quelques uns en images sur des videos ...

Rechercher